JEUNESSE : AU GARÇON

L'ÉTERNEL

Mon garçon, tu dis
Que, vers le soir, tu te tiens prêt à partir.
Ne tarde pas, mon garçon bien-aimé,
Au matin, nous partirons avec toi.

Nous entrerons dans la forêt parfumée
Au milieu des arbres silencieux,
Dans le froid miroitement de la rosée.
Sous d'étranges et clairs nuages
Nous prendrons la route avec toi.
Si tu traînes, cela signifie
Que tu ne sais pas encore que
Là se trouve le commencement, la joie
Le primordial et
L'éternel.
1916

LUMIÈRE

Mon garçon, avec un sincère chagrin,
Tu m'as dit que le jour raccourcit
Que, de plus, le jour s'assombrit.
C'est qu'une nouvelle joie peut jaillir :
L'exultation pour la naissance de la lumière.
La joie à venir, je la connais.
Nous devons l'attendre patiemment.
Maintenant, comme le jour raccourcit,
Sans parole, attristés, nous disons au revoir
À la lumière.
1916

LA BAGUETTE

Tout ce que j'ai entendu de mon grand-père
Je te le répète, mon garçon.
De son grand-père, l'a aussi entendu mon grand-père.
Tous les grands-pères parlent;
Tous les petits-fils écoutent.
À ton petit-fils, mon cher enfant,
Tu répéteras tout ce que tu apprends.
 

On dit que le septième petit-fils accomplira.
Ne te ronges pas trop si
Tu ne fais pas comme je t'ai dit.
Souviens-toi que nous sommes encore des êtres humains.
Mais je peux te fortifier.
Casse une branche de noyer,
Porte-la devant toi.
À voir sous le sol, elle t'aidera,
Celle que je t'ai donnée :
La baguette.
1915

TU ES ENVOYÉ

N'approche pas d'ici, mon garçon.
Au coin de la rue, les grands jouent,
Ils crient et jettent diverses choses.
Ils peuvent aisément te tuer.
Ne touche ni les gens, ni les bêtes sauvages
Quand ils jouent.
Les jeux des grands sont cruels,
Ils ne ressemblent pas aux tiens.
Rien à voir avec ton berger de bois
Et les tendres agneaux à la laine collée.
Attends, les joueurs vont se lasser
Les jeux des hommes vont se terminer,
Et tu iras là où
Tu es envoyé.
1910

ORNE-LA

Mon garçon, prends garde aux choses.
Souvent, l'objet que nous possédons
Est rempli de pièges et de malice
Plus dangereux que tous les bouleversements.
Nous transportons avec nous, pendant des années,
Une chose malfaisante
Sans savoir que c'est notre ennemi.
À l'avis de propriété,
Un petit couteau est toujours hostile,
Hostile aussi un bâton.
Souvent un bouleversement peut surgir
De lampes, bancs et verrous.
Les livres disparaissent, nous ne savons pas où.
Au bouleversement parfois adhèrent
Les objets les plus paisibles;
S'en protéger est impossible.
Dans la crainte d'une vengeance mortelle
On vit de longues années,
Et dans les heures de méditation et de solitude
Vous caressez l'ennemi.
Si les gens nous épargnent,
L'on est impuissant contre les objets.
De toutes couleurs brillent tes possessions.
Ta vie de bienveillance
Orne-la.
1915

DANS LA TERRE

Mon garçon, reste calme.
Le prêtre a dit une prière pour celui qui est parti.
Il a dit une prière muette.
Il lui a parlé ainsi :
"Toi, l'ancien, impérissable,
Toi, immortel, éternel,
Toi qui luttes pour les hauteurs
Joyeux, renouvelé."

Les parents objectèrent :
"Prie à haute voix
Que nous puissions entendre.
La prière nous console."

"Ne dérangez pas. Je vais terminer,
Ensuite je parlerai à haute voix
Et m'adresserai au corps, qui est allé
Dans la terre."
1915

NOUS NE POUVONS PAS

Tu crois que tu as fini ?
Réponds à trois questions : comment découvrir
Combien d'années vit un corbeau ?
À l'étoile la plus lointaine
Quelle est la distance ?
Qu'est-ce que je désire à présent ?
 

Ami, de nouveau, nous ne savons pas.
De nouveau, tout est inconnu.
De nouveau, nous devons recommencer.
C'est finir que
Nous ne pouvons pas
1916

TU NE TUERAIS POINT ?

Le garçon a tué un scarabée,
Il voulait l'examiner.
Le garçon a tué un oiseau
Pour l'étudier.
Le garçon a tué un animal,
Seulement pour voir.
 

Le garçon demandait s'il pouvait aussi,
Pour le bien général et pour voir,
Tuer un homme.
 

"Si tu as tué un scarabée, un oiseau, un animal,
Pourquoi un homme
Tu ne tuerais point ?"
1916

NE COMPTE PAS

Mon garçon, ne donne pas d'importance à une querelle.
Souviens-toi, les adultes sont des gens étranges.
Ayant dit l'un de l'autre le plus de mal possible,
Demain ils sont prêts à appeler amis leurs ennemis
Et à offenser leur ami, leur sauveur.
 

Convainc-toi que les torts
Des gens sont superficiels. Pense le mieux
D'eux - mais, ennemis et amis,
Ne compte pas.
1916

NE TE BOUCHE PAS LES YEUX

Se penchant au-dessus du puits,
Les garçons s'exclamaient avec extase :
"Quel beau ciel !
Comme il se reflète !
Il est plein de couleurs, sans fond !"
 

Mon cher garçon,
Seul le reflet t'enchante.
C'est assez pour toi - ce qui est en bas.
Mon garçon, ne regarde pas en bas,
Vers le haut, tourne les yeux :
Apprends à regarder le grand ciel.
De tes propres mains,
Ne te bouche pas les yeux.
1916

SOUS LA TERRE

À nouveau, nous trouvâmes des crânes.
Mais sur eux, aucun signe n'apparaissait.
L'un était fendu par
Une hache. L'autre percé
Par une flèche. Mais, ils ne nous sont pas destinés
Ces signes. En foule,
Ils gisaient, sans nom, tous
Se ressemblant. En dessous
Il y avait des pièces de monnaie éparpillées,
Effacées étaient leurs faces.
 

Cher ami, tu nous as guidés
Faussement. Les signes sacrés
Nous ne les trouverons pas
Sous la terre.
1907

ALORS

Tu te trompes, mon garçon. Il n'y a pas de mal.
Les Grands Etres n'ont pu créer le mal.
Il y a l'imperfection.
Mais c'est aussi dangereux que ce
que tu appelles le mal.
Il n'y pas de roi des ténèbres ou de démons
Mais avec chaque acte
D'ignorance, de fausseté, de colère
Nous créons des créatures sans nombre,
D'aspect horrible et terrifiant,
Hideuses et assoiffées de sang.
 

Elles nous suivent,
Nos créations ! Leurs dimensions
Et leur aspect sont créés par nous.
Prends garde de détruire leur multitude.
Tes créatures vont commencer
Par te dévorer. ... Fais attention
En contactant la foule. Il est dur de vivre,
Mon garçon ; rappelle-toi l'ordre
De vivre, de ne pas avoir peur, d'avoir confiance,
De rester libre et fort.
Ensuite, tu réussiras aussi à aimer.
Les créatures de l'ombre ne prospéreront pas
Avec ceci. Elles se flétriront et périront
Alors.
1916

IL T'AIDERA

Mon garçon, à nouveau, tu as fait erreur.
Tu as dit que
Tu ne crois qu'à tes impressions.
C'est louable au début
Mais comment compter sur des émotions
Qui te sont encore inconnues
Mais qui me sont connues.
Et dans les premières sensations,
Que tu possèdes,
Ainsi que tu le penses -
Réellement, tu n'es pas encore parfait.
 

Es-tu maître de ton ouïe ?
Ta vue est encore défectueuse.
Grossier est ton toucher.
Parmi les sensations inconnues,
Si tu ne me crois pas,
Je te montrerai une goutte d'eau
Que tu examineras seul de tes yeux.
Te parlerai-je
De l'air habité ? Tu souris.
Tu restes silencieux. Tu ne réponds pas.
Mon garçon, invoque plus souvent
Le conseil de l'Esprit.
Dans la vie,
Il t'aidera.
1916

PLAISE À DIEU

Approche, mon garçon, n'aies pas peur.
Les adultes t'ont appris à craindre.
Ils peuvent seulement faire peur.
Tu as grandi sans peur.
Le tourbillon et l'obscurité, l'eau et l'espace -
Rien ne t'a fait peur.
L'épée dégainée t'exaltait.
Vers le feu, tu as tendu les mains.
 

Maintenant, tu es épouvanté;
Tout devient hostile.
Mais n'aies pas peur de moi.
J'ai un ami secret;
Tes craintes, il dissipera.
Lorsque tu t'endormiras
Je l'appellerai à ton chevet -
Celui à qui appartient la puissance.
Il te chuchotera un mot.
Tu te réveilleras courageux.
Plaise à Dieu.
1916

DEVANT TOUT LE MONDE

Tu voudrais pleurer et tu ne sais pas
Si tu en as le droit. Tu crains de pleurer
Car beaucoup de gens te regardent.
Peut-on verser des larmes
A la vue de tous ? Mais la source de tes larmes
Est merveilleuse. Tu veux pleurer
Pour les innocents qui ont péri.
Tu veux verser des larmes sur les jeunes guerriers
Qui se battaient pour le bien. Pour tous ceux
Qui ont donné leur vie pour la victoire
D'autrui - pour le chagrin d'autrui. Tu
Veux pleurer sur eux.
 

Comment faire
Pour que les autres ne voient pas tes larmes ?
Rapproche-toi.
Je te couvrirai de mon manteau
Et tu pourras pleurer.
Mais je sourirai et tous
Croiront que tu as plaisanté
Et ri. Peut-être m'as-tu chuchoté
Des histoires drôles.
Rire, on le peut
Devant tout le monde.
1916

À L'ÉTERNEL

Pourquoi voulais-tu me dire
Quelque chose de désagréable ? Ma réponse
Est prête. Mais dis-moi d'abord.
Pense bien. Déclare !
Veux-tu ne jamais changer
Ta croyance ? Veux-tu rester fidèle à ce
Que tu as lancé contre moi ?
 

Quant à moi, sache
Ma réponse - je suis là pour oublier.
Regarde, pendant que nous parlions,
Déjà tout, autour de nous, a changé.
Tout devient neuf. Ce qui
Nous menaçait, nous appelle maintenant.
Ce qui nous appelait s'est évanoui.
 

Nous-mêmes, nous avons changé.
Au-dessus de nos têtes, le ciel s'est transformé
Et a tourné le vent. Les rayons du soleil
Brillent autrement. Frère, abandonnons
Ce qui change rapidement. Autrement,
Nous n'aurons pas le temps
De tourner nos pensées vers ce qui
Jamais ne change, de penser
À l'éternel.
1917

TU RÉPÈTES

Tu es silencieux ? N'aies pas peur de parler.
Tu penses que ton récit
Je le connais - que tu me l'as dit
Déjà maintes fois.
 

C'est vrai, je l'ai entendu
De toi plus d'une fois.
Mais caressants étaient tes mots;
Tes yeux brillaient doucement.
Ton conte, répète-le une fois de plus.
 

Chaque matin, nous allons dans le jardin.
Chaque matin, nous nous réjouissons
Devant le soleil. Et le vent printanier
Répète son bruissement.
De la chaleur du soleil, enveloppe
Ton cher récit.
Avec des mots qui embaument,
Comme la brise du printemps,
Souris dans ton récit.       
Aies l'air aussi radieux
Que toujours, lorsque ton récit
Tu répètes.
1918

CHÂTEAUX ENFANTINS

Sur une grosse colonne du temple se perche
Une mésange. Dehors les enfants
Construisent avec du sable des châteaux
Imprenables. Que de soucis à propos
De ce jeu ! Durant la nuit, la pluie
A détrempé la forteresse et un cheval
Est passé à travers les murs. Mais
Puissent, pour l'instant, les enfants
Construire des châteaux de sable et une mésange
Se percher sur la colonne.
En allant vers le temple, je ne m'approcherai pas
De la colonne et j'éviterai les
Châteaux enfantins.
1920

ILS NE TUERONT PAS

J'ai fait ce que je voulais
Bien ou mal, je ne sais.
Ne t'enfuis pas devant la vague, mon enfant.
Si tu cours - elle déferlera, renversant tout.
Fais face à la vague et cambre-toi
Accepte-la de pied ferme.
 

Je sais, mon enfant, que mon heure est venue
De lutter. Forte est mon arme.
Reste, mon enfant, derrière moi.
De l'ennemi rampant, parle ...
Ce qui est en face n'est pas terrifiant.
De quelque façon qu'ils assaillent
Sois ferme. Toi,
Ils ne tueront pas.
1916

JE VOIS

La lance, nous la planterons en terre.
Finie la première bataille;
Puissante, mon épée bien trempée,
Calme était mon esprit et vaillant.
Mais, durant la bataille, j'ai vu, mon enfant,
Que tu étais distrait par le charme des fleurs.
Lorsque nous rencontrons l'ennemi,
Sois enflammé par le combat, mon enfant.
Crois en l'approche de la victoire.
D'un œil ferme, d'acier,
Porte un regard aigu autour de toi,
Si le combat est nécessaire,
Si la victoire habite ton esprit.
 

Trouvons la joie dans les fleurs
Réjouissons-nous du chant de la colombe;
Dans le ruisseau, rafraîchissons nos visages.
Qui se cache derrière le rocher ?
Au combat ! C'est un ennemi que
Je vois !
1916

TU VEUX

En signe de victoire, mon enfant,
Ne t'habille pas
D'un vêtement éclatant.
La victoire a passé, mais la bataille viendra.
Ils ne réussiront pas à te vaincre,
Mais, certainement, viendra la rencontre.
 

Regardant ta vie passée,
J'aperçois de glorieuses victoires
Et combien de signes douloureux !
La victoire t'est destinée,
Si la victoire,
Tu veux.
1917

ACCOMPLISSEMENT

Rayonnant d'extase,
Le garçon apporta un message bienveillant.
Tous devaient monter au sommet de la montagne.
L'exode du peuple, voilà ce qu'il avait ordre de dire.
 

Un message sacré, mais mon cher
Petit envoyé, vite
Change un mot.
Quand tu auras été plus loin
Tu appelleras ton lumineux
Message, non pas un "exode",
Tu diras
"Accomplissement"
1914

LAKCHMI LA VICTORIEUSE

En un clair jardin vit la bienveillante
Lakchmi. À l'Est de la montagne
Zent-Lakhmo. Son travail est inlassable.
Elle brode ses sept
Voiles de l'apaisement. Cela
Tout le monde le sait. Tous
Vénèrent Lakchmi, qui apporte le bonheur.
Tous craignent sa sœur
Siva Tandava. Elle est cruelle et terrifiante
Et funeste. Elle détruit.
Horreur, voilà que Siva Tandava arrive
De derrière la montagne. La malveillante approche du temple.
De Lakchmi. La malveillante s'est approchée en silence.
Et, prenant une douce voix, elle appelle
La Bienveillante. Lakchmi délaisse ses
Voiles. Elle sort à l'appel.
Les yeux de la bienveillante sont insondables. Ses cheveux
Très sombres, Ses ongles couleur
D'ambre. Autour de ses seins et de ses épaules
Se répandent des arômes tirés d'herbes
Choisies. Lakchmi a le visage frais lavé,
Ses jeunes suivantes aussi. On dirait les statues
Des temples d'Adjanta après l'averse. Mais
Siva Tandava est terrifiante,
Même si son apparence est pacifique.
De sa gueule de chienne sortent des crocs,
Son corps est couvert de poils inconvenants,
Même les rutilants bracelets de rubis
Ne peuvent rendre belle la malveillante Siva
Tandava. S'étant adouci la voix,
La malveillante appelle sa sœur bienveillante.
"Gloire à toi, ô Lakchmi, ma sœur !
Tu as créé beaucoup de bonheur et de
Prospérité. Tu en as fait bien trop,
Avec trop d'application. Tu
As construit de villes et des tours. Tu
As couvert les temples d'or. Tu
As égayé la terre de jardins. Tu
L'amie de la beauté. Tu
As fait des riches et des généreux. Tu
As fait des pauvres mais qui reçoivent
Et en sont heureux. Le commerce
Pacifique et les relations profitables, tu
Les as organisés. Tu
As inventé des différences qui réjouissent les hommes. Tu
As empli les âmes d'une conscience
Agréable et fière. Tu es généreuse !
C'est avec joie que les hommes se créent
Des semblables. Gloire à toi ! Calmement,
Tu observes les processions humaines.
Il ne te reste plus beaucoup à faire.
Je crains que, sans travail, ton corps ne s'alourdisse,
Et que tes beaux yeux ne deviennent
Bovins. Alors les hommes oublieront
De t'apporter des sacrifices agréables.
Et tu ne trouveras pas de parfaites
Ouvrières. Et tes motifs sacrés
S'entremêleront. C'est pourquoi
Je prends soin de toi, Lakchmi,
Ma sœur. Je t'ai trouvé
Une occupation. C'est que nous sommes parentes.
La lente destruction qu'opère
Le temps me pèse. Et si nous détruisions
Toutes les constructions humaines ? Si nous brisions
Toutes les joies humaines ? Si nous dispersions
Toutes les installations ? Nous démolirons
Les montagnes, et assècherons les lacs et
Enverrons guerre et famine. Et
Raserons les villes. Déchire tes
Sept voiles de l'apaisement et
Je mettrai en chantier toutes mes œuvres.
Je jubilerai.
Ensuite, tu t'embraseras, comblée
De soucis et de travail. Tu tisseras
À nouveau tes voiles, ils seront encore plus beaux.
De nouveau, les hommes accepteront tes offrandes
Avec gratitude. Tu inventeras
Tant de nouveaux soucis et
De petits desseins pour les hommes ! Même
Le plus stupide se sentira
Intelligent et important. Je vois déjà
Les larmes de joie
Que l'on t'offrira. Réfléchis, Lakchmi,
Ma sœur ! Mes pensées te sont profitables.
À moi, ta sœur, elles sont
Plaisantes."
Voyez comme elle est habile,
Siva Tandava ! Quels desseins n'a-t-elle pas
Formés ! Mais Lakchmi, d'un geste de la main,
Repoussa l'invention maléfique de Siva
Alors la malveillante s'approcha,
Secouant ses bras et faisant claquer
Ses crocs. Mais Lakchmi dit :
"Je ne déchirerai pas mes voiles, à ta grande joie
Et au malheur des hommes.
Ma fine laine apportera la paix
Au genre humain. Dans tous les foyers nobles,
Je choisirai des ouvrières de choix. J'ornerai
Mes voiles de nouveaux signes,
De plus beaux des plus magiques.
Et dans ces signes, dans ces images des meilleurs
Oiseaux et animaux, j'enverrai mes incantations bénéfiques
Aux foyers humains." Ainsi
Décida la bienveillante Lakchmi. Siva Tandava
Quitta bredouille le jardin lumineux.
Braves gens, réjouissez-vous ! Folle de rage,
Siva Tandava attend depuis
Que le temps opère sa destruction. Furibonde,
Parfois elle secoue la terre.
Alors apparaissent guerre et famine.
Alors les peuples périssent.
Mais Lakchmi étend ses voiles
À temps. Et les hommes s'assemblent
De nouveau sur les corps des victimes.
Ils se réunissent en petites cérémonies.
Lakchmi brode sur ses voiles
De nouveaux signes sacrés.
1909